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Mahâbhârata

La Mort de Jayadratha

Livre VII - 61 à 121



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Nous sommes au quatorzième jour de la guerre. La grande bataille bat son plein. Abhimanyu, le fils d'Arjuna a été tué la veille, par traîtrise et Jayadratha, le roi des Sindhu a été l'artisan principal de cette mort, en empêchant les renforts de s'approcher. Arjuna a fait le serment solennel de tuer Jayadratha avant le coucher du soleil, sinon il s'immolera dans le feu. Les Kaurava mettent en place un dispositif particulier pour protéger Jayadratha. Celui-ci est placé tout à fait à l'arrière, gardé par sept guerriers redoutables. Une série de corps d'armée s'interposent entre lui et le front.
Néanmoins, Arjuna avec son cocher Krishna, se taille à coups de flèches un chemin à travers ces armées, en faisant un grand massacre de guerriers, de chevaux, d'éléphants. Mais ses chevaux sont fatigués. Ils s'arrête en plein milieu des ennemis, descend de son char et à lui seul, à pied, disperse les adversaires qui l'entourent, perce la terre d'une flèche pour créer un étang qui permettra d'abreuver les chevaux, et fabrique de ses flèches une sorte d'abri. Krishna va en profiter pour panser tranquillement les chevaux.


Samjaya dit :

Après que le noble fils de Kuntî (Arjuna) eut fait naître ce lac, arrêté l'armée ennemie et façonné cette maison de flèches,

L'illustre Vâsudeva (Krishna) descendit en hâte de son char et détela ses chevaux percés de flèches.

À ce spectacle insolite, les multitudes de Parfaits et de musiciens célestes, et tous les soldats, applaudirent à grand cris.

Les puissants guerriers ne pouvaient pas arrêter le fils de Kuntî (Arjuna), bien qu'il combattît à pied. Ce fut comme un prodige !

Et bien que le flot des chars et la multitude des éléphants et des chevaux se précipitassent sur lui, le fils de Prithâ (Arjuna) ne tremblait pas. C'est ce qui le rendait supérieur.

Les princes lançaient des multitudes de flèches sur le fils de Pându (Arjuna), mais le juste Vâsavi (Arjuna) ne s'effrayait point.

L'illustre fils de Prithâ dissipait les nuées de flèches, de massues et de javelots qui fondaient sur lui comme l'océan absorbe les rivières.

Grâce à la force de ses bras et à la grande vitesse de ses traits, il dissipait de tous côtés les flèches bien ajustées de tous ces rois et ces princes.

Et les Kaurava, ô grand roi, applaudirent cette incroyable prouesse du fils de Prithâ (Arjuna) et de Vâsudeva (Krishna) ensemble :

Govinda (Krishna) et Arjuna ont dételé leurs chevaux en pleine bataille : quoi de plus merveilleux peut-il être advenu ou advenir encore ici-bas ?

Ces deux excellents guerriers, sûrs d'eux-mêmes, brillent d'un éclat terrible à la pointe du combat et suscitent chez nous une très grande peur.»

Alors Hrishîkesha (Ka) aux yeux de lotus, dans cette maison créée en plein combat par les flèches d'Arjuna, sourit comme s'il était au milieu de ses épouses, ô Bhârata.

Avec calme, il fit reposer ses chevaux en dépit de tes soldats, ô roi.

Krishna, habile à soigner les chevaux, fit disparaître leur fatigue, leur épuisement, leur tremblement, leur nausée et leurs blessures.

Il retira les pointes de flèches de leur corps, les bouchonna à deux mains, les fit reposer le temps voulu et les fit boire.

Ses chevaux abreuvés, rafraîchis, nourris, leur fatigue enlevée, tout content, il les attela de nouveau à son grand char.

Quand Shauri (Krishna), le meilleur des combattants, fut en place sur son char, l'illustre Arjuna s'élança.

Les plus vaillants parmi les Kuru furent découragés en voyant le char de cet excellent guerrier, attelé de chevaux frais, entrer de nouveau dans la bataille.


Et Arjuna, conduit par Krishna, repart, il continue de percer les armées successives de ses ennemis, il défait la garde de Jayadratha et, finalement, lui coupe la tête..


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